Bac : Méthode de la dissertation

MÉTHODE DE LA DISSERTATION

La dissertation, exercice traditionnel dans l’Université française, tend à faire coïncider dans un devoir écrit, l’exposé des connaissances de l’élève et son aptitude à les traduire dans une forme élaborée. Cet exercice se révèle d’ailleurs profitable à deux points de vue:

1) le point de vue formateur. Lorsque l’on dit que le Français a l’esprit cartésien, on veut dire par là qu’il ne se satisfait pas d’une affirmation, mais qu’il entend encore qu’on la lui démontre. La nécessité de « longues chaînes de raisons » marque l’intérêt qu’il attache à une analyse complète et à une synthèse constructive. De là l’intérêt de la dissertation. Dans cet exercice, on ne se contente pas d’affirmer, mais on décompose progressivement les idées pour en montrer la nécessité, c’est à dire la valeur de vérité, et on reconstruit un « édifice clair et distinct » non pas tant avec la satisfaction d’avoir convaincu, mais surtout avec celle de s’être d’abord démontré à soi-même que l’on raisonnait juste.

2) le point de vue utilitaire. Parvenu à un certain degré d’instruction et de culture, l’élève ou l’étudiant d’aujourd’hui deviendra un jour un membre de la « population active » du pays. Intégré au sein de groupes de production (usines, bureaux) ou de groupes humains plus larges (associations, partis, etc.), il sera amené à se pencher sur des problèmes qu’il lui faudra comprendre puis résoudre.

Pour les « littéraires » particulierement, il s’agira de savoir dépouiller un rapport, un article, une circulaire et aussi de savoir rédiger ce rapport, cet article, cette circulaire. Il s’agira de préparer un cours, un exposé. Il s’agira de comprendre ou de participer à l’élaboration d’un texte législatif ou administratif. Bref, les qualités d’analyse et de synthèse développées au cours de la vie scolaire seront d’une grande utilité dans la vie professionnelle.

Qu’est-ce que la dissertation ?

1) la dissertation est un discours. Ce qui ne veut pas dire bavardage. Le discours a un but qui est de convaincre. Mais la conviction qui doit suivre l’exposé doit être amenée d’une façon souple. Il ne s’agit pas d’asséner ce que l’on croit être des vérités. Il faut montrer que si l’on pense ainsi c’est que l’on a de bonnes raisons de le faire, à savoir que partant de données intelligibles, satisfaisantes par leur évidence, on est amené à la conclusion sans se contredire, comme par le cours naturel des choses. Il faut montrer que si notre conclusion nous paraît bonne, c’est d’abord parce que nous en sommes nous-mêmes convaincus et aussi parce que l’adoption d’une position différente est soit plus étrange, soit plus exceptionnelle, soit plus difficile à établir, en un mot moins convaincante quand elle n’est pas fausse. Le discours est donc un art de finesse destiné à entrainer l’adhésion.

2) la dissertation est aussi une technique et les techniques de ce discours sont diverses:

– on peut adopter la méthode historique, elle même entendue en deux sens: on peut montrer que l’évolution naturelle des choses ne peut conduire qu’à cette conclusion, ou bien montrer que de tout temps les gens les plus avertis et les plus raisonnables ont pensé ainsi. Le premier sens se rattache au courant dogmatique, le second relève d’une optique de l’homme moyen, d’une croyance dans le bien-fondé du sens commun. Au reste cette méthode faisant appel à la chronologie est parfois une solution de facilité. Elle est donc sinon à proscrire, tout au moins à employer avec beaucoup de précautions et lorsque le sujet du discours l’impose impérativement.

– on peut aussi adopter une méthode que nous qualifierons de progressive. Il s’agit alors de s’élever «comme par degrés» du plus évident au plus complexe, de montrer comment, en partant d’une idée simple en soi, on en arrive à embrasser d’un seul coup d’oeil la généralité et l’éternité du problème.

Dans ces deux méthodes, le plan du discours dépendra du nombre des étapes historiques ou des degrés logiques permettant de parvenir à la conclusion. Le discours pourra avoir deux, trois, quatre, cinq parties. Au delà, la dispersion de l’auditeur ou du lecteur risque d’être trop grande.

– on peut enfin adopter une méthode dialectique. Une opinion, un discours trouvant toujours des contradicteurs, il s’agit de leur répondre à l’avance dans le cours de l’exposé. Ainsi partant d’une thèse à laquelle on est favorable, on exposera ensuite l’opinion de ceux qui ne la partagent pas (antithèse)), pour terminer en montrant l’incompatibilité de cette opposition et en la dépassant, en adoptant un point de vue synthétique, plus élevé, sur l’ensemble du problème. Le schéma du plan dialectique est donc le suivant: oui – non – dépassement ou non – oui – dépassement, selon que la synthèse constructive et enrichissante part de l’affirmation ou de la négation de l’opinion à discuter.

Telles sont les méthodes classiques de la dissertation. On pourrait ajouter sur le plan de cette technique une foule de conseils qui gagnent tous à être suivis: nous les évoquerons pour terminer.

3) Enfin la dissertation est aussi un art. Dans la dissertaion il s’agit de prendre des idées et des mots et d’en faire un discours. Le moyen terme est donc ici comme pour un artiste l’inspiration, le coup de main, etc. cet indéfinissable que nous appelons le style. Le style de la dissertation ne doit pas être :

– didactique: on ne doit pas asséner des affirmations sans mettre «autour» des nuances, des correctifs;

– lyrique: éviter les grandes envolées admiratives concernant Molière ou Kant;

– vulgaire: il faut être correct (pas d’argot ni d’abréviations), simple (sans être journalistique).

Le style de la dissertation doit être nuancé, souple, exprimer à la fois l’intelligence de la réflexion et la modestie de son auteur, toutefois sans fausse honte ni pruderie à l’égard de ses idées personnelles.

Résumons-nous: la dissertation est un discours correct, bien construit et personnel.

Conseils pratiques

Bien comprendre le sujet. Éventuellement souligner les mots-clés de la question. Consacrer un quart d’heure à éviter un contresens n’est pas du temps perdu.

Rechercher des idées. La connaissance des cours et des manuels est indispensable à la fois pour comprendre le sujet et pour parvenir à former sa propre opinion. En particulier l’exposé d’une doctrine ne doit être fait que d’abord si on la connaît bien (éviter les contre-sens) et si cet exposé a un rôle à jouer dans la démonstration (une dissertation n’est pas une succession d’exposés de doctrines). La recherche des idées doit se faire aussi dans des lectures, choisies et variées, lectures faites la plume à la main, en prenant des notes, afin de conserver matériellement l’essentiel d’une pensée ou d’une expérience. Enfin les idées peuvent être découvertes par l’introspection, par la réflexion sur notre expérience personnelle, grâce à l’attention constante que nous devons porter aux multiples évènements de la vie quotidienne, en utilisant à bon escient les moyens d’information si nombreux que la vie moderne met à notre service.

Elaboration du plan. Un discours inorganisé n’a pas de sens: il ne peut servir à la démonstration.

L’introduction doit servir à: poser le sujet

le délimiter

en montrer l’intérêt

annoncer le développement

Il faut donc éviter: – de remonter «au déluge», c’est à dire de commencer ainsi «Tous les hommes on pensé que…», «De tout temps les philosophes…»

– de présenter le développement d’une manière lourde ( «nous verrons d’abord… puis ensuite…» ) . La dissertation doit avoir «la force convaincante d’un raisonnement bien fait et la grâce d’une séduction opérante».

Le développement comprend un certain nombre de parties reliées entre elles par des transitions dont l’importance est essentielle pour l’enchaînement du discours et de la pensée. Le plan le meilleur semble être le plan dialectique (thèse, antthèse, dépassement): la première partie sera donc une analyse, la seconde une critique etla troisième une construction synthétique. De toute manière il faut éviter la pure chronologie ou la simple énumération. De nombreux exemples doivent étayer le discours: ils doivent être topiques, clairs, personnels.

La conclusion doit regrouper dans une formule exhaustive et frappante les conclusions auxquelles on est parvenu. Puis il faut brièvement et intelligemment reposer le problème en montrant que malgré nos conclusions, certains aspects de la question peuvent encore faire l’objet d’un débat plus général ou orienté différemment. C’est en particulier l’occasion d’envisager la question sous son angle moral.

CORRIGES DE DISSERTATION

«Le mystique, le savant, le philosophe»

Généralités: sujet où l’on invite à comparer trois types d’individus qui incarnent trois types de connaissance. Trouver un plan qui permette au discours de progresser; le plan qui consisterait à étudier successivement les différences et les ressemblances entre ces notions est banal. Il faut éviter aussi bien sûr d’étudier tour à tour et pour elles-mêmes chacune de ces notions. Si l’on adopte ici le point de vue que la philosophie est une synthèse enrichissante de la religion et de la science, on peut aboutir au modèle de dissertation suivant (à développer):

Introduction: Ces trois types d’hommes incarnent trois modes particuliers de connaissance, de recherche de la vérité. Il y a trois voies qui sont proposées à l’homme pour échapper à l’esclavage de l’expérience et du quotidien. Ce sont aussi trois modes d’explication du monde qui nous entoure. Or chacun prétend à lui seul fournir le seul type d’explication valable. Si certes la science fournit une connaissance qui réussit, si d’autre part la religion doit nous révéler définitivement l’être, n’est-ce pas plutôt la philosophie qui par sa dualité a le mérite d’élever véritablement l’homme.

I – La connaissance scientifique est la seule qui nous assure la possibilité d’agir, d’élever constamment l’homme vers son but suprême: se rendre mettre de la nature. Par la science et par la science seule, il réussit véritablement son adaptation au monde. La seule réalisation humaine est scientifique (Le mystique se noie dans l’absolu, le philosophe ergote, perd son temps à critiquer au lieu de construire).

II – La connaissance mystique est la seule qui soit à rechercher. Vanité des vanités, l’homme est un ciron dans l’infini. Ne perdons pas notre temps à balbutier (comme le fait la science). («La terre est le berceau de l’humanité mais on ne peut pas passer sa vie au berceau»). Ce qu’il faut voir, c’est la transcendance de l’esprit; le corps n’est qu’un outil éphémère, l’essentiel est ailleurs. Il faut donc s’unir par l’extase à l’esprit divin, retrouver notre propre origine. Là, délivrés, tout s’éclairera pour nous (Le savant se perd dans le banal, le quotidien, l’inessentiel. Le philosophe présume trop de la raison: la véritable connaissance n’est pas rationnelle).

III – La philosophie peut seule véritablement nous procurer une connaissance satisfaisante. Elle s’appuie sur la science (exemple de savants philosophes: Descartes ): le philosophe porte sa réflexion sur notre condition humaine et sur le monde dans lequel nous vivons. Mais c’est pour synthétiser nos connaissances fragmentaires, parcellaires du réel, pour rechercher les causes véritables et les principes des choses (le savant explique, le philosophe comprend). Mais le philosophe reconnaît aussi que par son esprit, l’homme participe à quelque chose de supra rationnel. Dans la recherche des causes et des principes, il se heurte au problème des valeurs, valeur de la connaissance: vérité, et valeur de l’action: liberté. Le philosophe dépasse donc l’expérience scientifique mais refuse de se perdre dans l’extase. Il a la volonté de comprendre, mais humainement. Il reconnaît le rôle des croyances et de l’intuition mais guidées, disciplinées, poursuivies par la raison.

Conclusion : Le savant tient trop à la matière, le mystique trop à l’esprit. Seul le philosophe comprend véritablement la dualité de notre nature. Ange et bête, voilà ce que nous sommes et c’est vers le progrès de cette synthèse difficile que nous devons oeuvrer. C’est pourquoi ni le bonheur matériel seul, ni l’ascétisme ne sont les valeurs ultimes de l’homme. Le véritable but de l’homme c’est de se construire une dignité qui prend de plus en plus conscience d’elle-même. La véritable valeur finale, c’est l’homme lui-même.

«Notre temps a des idées. Il n’a plus, il n’a pas encore de philosophie. C’est pourtant, pensons-nous, ce dont il aurait par dessus tout besoin.» Que pensez-vous de cette opinion d’un philosophe contemporain (Pierre Fougeyrollas in la Philosophie en question, Denoël, p. 11)?

Généralités: Mots à souligner: notre temps, idées, n’a pas de philosophie, ce dont il aurait besoin. Thème: disparition des grands systèmes philosophiques, naissance et raz de marée des idéologies au XX° siècle, nécessité d’une pensée unifiante, universalisante pour les hommes de notre temps.

Introduction: (rédigée): La sagesse des nations affirme volontiers que les idées mènent le monde. Elle entend par là que les conditions du progrès et de l’évolution humaine sont conditionnées par la pensée. Mais elle entend surtout par là que la pensée se matérialise, se concrétise en systèmes politiques, économiques, religieux, sociaux, juridiques. Et il est bien vrai que les différents siècles de l’histoire sont parfois désignés par l’idée qui les a marqués: le 4ème siècle avant J.C. et notre XVIIIème siècle sont les siècles des philosophes, le Moyen Age tout entier est l’époque chrétienne par excellence, le XIXème siècle, le siècle de l’impérialisme européen ou du nationalisme ou du positivisme, le XXème siècle enfin le siècle de l’atome, ou de la technique, ou de «la révolte des masses » (J. Ortega y Gasset) ou du «monde fini» (Paul Valéry), etc. Parfois ces idées sont regroupées dans un système plus vaste, une philosophie: le XIXème siècle est le siècle individualiste par excellence. qu’en est-il du monde où nous vivons? Un auteur contemporain nous dit: «Notre temps…». Est-ce donc que nous vivons dans un monde fragmentaire divisé, où les ambitions et les désirs humains sont incoordonnés, parfois ennemis et s’expriment dans des idéologies qui font s’opposer les individus et les peuples, l’homme ne pouvant se raccrocher à aucune conception globale de lui-même et du monde? Ou bien au contraire cette opinion est-elle par trop exagérée et notre auteur n’oublie-t-il pas les tendances profondes à l’unité qui existent de nos jours, de l’oecuménisme chrétien à l’internationale marxiste? Sans doute deux optiques aussi opposées sont-elles toutes deux fausses. Notre époque doit être plutôt considérée comme une époque en gestation où les bouleversements sociaux, politiques, etc. ont été trop profonds et sont trop récents pour que tout soit clair dans nos esprits. Peut-être sommes-nous en marche, au-delà des péripéties et des idéologies et par delà les philosophies traditionnelles, vers une philosophie du XXème siècle.

I – Les idéologies fourmillent et s’entrechoquent:

collectivisme et capitalisme – dirigisme et libéralisme – démocratie et dictature – nationalisme et internationalisme – industrialisme et sous-développement – scientisme et religion – positivisme et occultisme – universalisme et racisme – bellicisme et pacifisme, etc.

II – Mais les philosophies demeurent:

Christianisme unificateur, socialisme universaliste, matérialisme universel

III – Les idéologies s’épuisent, les philosophies meurent: nouvel effort de synthèse à faire qui dépendra du désir de l’homme de se réintégrer spirituellement dans un monde à tendance matérialiste. Comment?

– ne pas se laisser dépasser par le progrès technique (information)

– éliminer les disparités de développement pour éviter la naissance d’idéologies farouches (lutte contre misère et sous-développement)

– réintégrer la ré flexion dans le quotidien (éducation)

– susciter des buts d’ordre spirituel à l’action

bref, lutter contre l’individualisme et le matérialisme desséchants en les dépassant.

Conclusion: Il s’agit de dépasser des idéologies parfois sommaires en les intégrant dans une vision plus élevée de la destinée humaine. La conquête de l’espace, par exemple, n’a de sens que par l’effort de l’homme de dépasser ses propres possibilités. Gloire à l’homme donc, mais à un homme conscient qui n’agit qu’en fonction de valeurs universelles: la vertu, le bien, ne sont plus des tâches purement individuelles mais doivent résulter d’un effort de la communauté humaine toute entière.

«Nulle part le mot d’initiation ne trouve mieux sa place qu’en philosophie et la philosophie toute entière est une initiation à la vie de l’esprit»; Commentez cette opinion du philosophe Louis Lavelle.

Introduction : L’homme, dès qu’il sort du berceau, se trouve confronté à des problèmes d’ordre matériel et spirituel. Mais il n’est pas seul: il est le dernier maillon d’une chaîne d’hommes qui ont connu ces mêmes problèmes et tenté à leur manière, plus ou moins bien, de les résoudre. L’enfance, l’adolescence, la vie d’adulte ne sera donc qu’un long apprentissage des solutions immémoriales qui ont conduit l’homme à dominer la nature et à s’élever par sa réflexion à la conception de valeurs qui dépassent l’expérience et le quotidien. A chaque étape, à chaque nouveauté qui se présente, l’homme bénéficie de l’acquis de ceux qui l’ont précédé. Il lui reste alors à s’initier aux solutions antérieures, puis à faire un effort pour se les approprier et pour les dépasser. L’homme n’a donc au départ qu’à suivre les enseignements du passé, tant dans le domaine matériel que dans le domaine spirituel, et peut-être plus particulièrement en ce domaine où les grands problèmes philosophiques, – Dieu, la liberté, la valeur de la connaissance et de l’action – ont suscité de si nombreuses réflexions.

Il existe pour l’homme qui veut se livrer à la réflexion sur sa nature et sur celle des choses et de l’Être, une longue tradition philosophique, qui a débattu ces problèmes et qui a proposé des solutions à nos angoisses fondamentales et à nos questions essentielles. Il reste donc à en prendre connaisance et c’est pourquoi un philosophe comme Louis Lavelle a pu dire: «Nulle part…» Mais peut-on vraiment parler d’initiation à propos de la philosophie? Tout problème philosophique n’est-il pas un problème purement et strictement personnel, où l’homme, paradoxalement, se retrouve seul avec lui-même et avec l’Etre? Et quand bien même l’expérience passée favoriserait notre recherche en ce domaine, n’est-ce pas trop faire confiance à l’esprit humain que de prétendre que la philosophie seule peut satisfaire nos exigences spirituelles? Sans doute est-il bon de connaître les réflexions qu’ont inspiré à nos semblables les mêmes questions que nous nous posons à nous-mêmes; sans doute faut-il reconnaître que la recherche philosophique n’a pas contribué seule a à satisfaire notre soif de connaissance et de certitude, que la religion et la science ont leur part dans la vie de l’esprit; mais il n’empêche que seul un effort de réflexion appuyé sur la tradition, sur l’expérience des siècles passés, mais sachant se dégager de la routine et du dogmatisme peut véritablement nous initier à plus de lucidité et à plus de culture, à une véritable vie de l’esprit.

I – Nécessité de l’initiation philosophique:

a) définition de l’initiation: mentalité primitive, rites religieux, sociétés secrètes.

b) l’initiation comme ouverture à la connaissance, ouverture du «grand livre de la connaissance».

c) nécessité de connaître l’état des questions pour aller de l’avant.

d) enrichissement dû à la connaissance de domaines cachés, mystérieux, insoupçonnés peut-être.

Transition: sans véritable initiation aux grands problèmes philosophiques, il n’y a pas de culture possible. La connaissance humaine serait incomplète sans une réflexion sur les fondements et la valeur de notre existence et de l’existence de toutes choses. Mais faut-il dire pour cela que la vie de l’esprit se réduit à la réflexion philosophique. D’autre disciplines ne participent-elles pas à cette construction et à cette initiation ?

II – L’initiation philosophique n’est pas la seule nécessaire pour une véritable vie de l’esprit.

a) initiation scientifique et technique: savoir et savoir-faire

b) initiation religieuse: problèmes de la destinée;

c) initiation sociale: éducation, civisme.

d) initiation à la vie quotidienne : morale courante, savoir-vivre.

Transition: l’initiation à la vie de l’esprit n’est donc pas seulement une initiation aux grands problèmes métaphysiques. L’homme est aussi engagé dans l’action. La science, la technique conditionnent le progrès matériel qui est le résultat d’un progrès dans la connaissance. De plus l’homme est un animal social et sans doute aussi un animal religieux. La véritable initiation à la vie de l’esprit doit donc tenir compte de tous les aspects de l’esprit humain.

III – La véritable vie de l’esprit est donc l’ensemble des activités spirituelles de l’homme, mais c’est surtout la réflexion personnelle sur les problèmes humains fondamentaux auxquels doit nous initier l’activité philosophique.

a) valeur de la connaissance et valeur de l’action

b) nécessité de mener une vie complètement humaine: ni ascèse, ni tour d’ivoire

c) nécessité de connaître la tradition ( culture )

d) surtout effort de dépassement personnel du quotidien et de la tradition pour une plus grande lucidité et pour une appréhension vraiment personnelle des problèmes.

Conclusion: L’initiation à la vie tout court et à la vie de l’esprit exige notre participation à la vie sociale sous tous ses aspects. Mais participer n’est pas se confondre. L’ambition de tous doit être d’émerger, de vivre personnellement, sans forfanterie ni singularité mais sans se soumettre aveuglément aux conventions et aux modes de pensée régnants. Le véritable moyen de servir l’humanité, l’humaine condition, c’est de pouvoir la juger avec clairvoyance et avec modestie.

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(vers 1965…)

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